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Rappel des faits: Ce Ju88 a été abattu le 26 juillet 1944, à 1h15 du matin. Piloté par le Lt Wolfgang Zimmermann, il revenait de sa mission de mouillage de mines à l'entrée de la Seine quand a été touché par la DCA (ou peut-être par erreur par la Flak) puis abattu par la chasse de nuit. Les 4 membres d'équipage ont pu évacuer l'appareil avant sa destruction. 

L'avion:

Constructeur: Junkers Flugzeug und Motorenwerke, AG.

Type: Ju88 A4

Werknummer: 140521

Unité: II./KG54

Marquages: B3+GK

Equipage du Lt Wolfgang Zimmermann.

 

La fouille: Elle a eu lieu le 29 octobre 2005. Vous pouvez voir le résumé de cette fouille ici

 

la mise en valeur des 2 moteurs retrouvés: ce travail a été effectué par nos deux infatigables mécanos Roland Benard et Michel Dutheil. 
Roland vous présente, comme il le fait régulièrement dans l'ANSAMAG, le magazine de liaison des membres de l'ANSA, la mise en valeur des deux moteurs Jumo:

 

L'extraction du "bestiau" vient d'avoir lieu, un bon poids pour un "Jumo". J'estime ce poids à plus d'une tonne, mélange d'acier et de terre !

"Eh ben oui, mon gars Roland, y va falloir la r'tirer c'te terre !"

Grâce à une pluie providentielle, et les secousses de la route, une partie de "c'te terre" est partie.

on peut reconnaître les contours du moteur à savoir:
Arbre à cames
Pipes d'échappement
Pompes injection (sur le dessus du moteur)
Maintenant à l'abri, il "n'y a plus qu'a" utiliser sans modération notre patience de "dégratteurs"...
 Vu le poids et les dimensions du moteur, un bâti métallique était de rigueur.
Fournitures pour le bâti:
Tube rectangulaire de 60x30x3.
Pour la fixation du moteur, platines en fer plat  de 60x12.
Pour le roulage, roues de transpalette diamètre 200.
Pour le manœuvrer, timon directionnel de transpalette.
Le bâti est très pratique pour "jouer" de la soufflette à l'extérieur du local !
Le deuxième moteur "JUMO 211" en cours de cannibalisation. 
L'une des deux culasses à disparu, ne soyez pas inquiets, vous verrez son utilisation plus bas sur cette page.
ci dessus, le nez d'hélice tripale brut de fouille.










ci-contre, ce même nez après quelques heures... de nettoyage !
 Sur cette vue on peut apercevoir les trois secteurs dentés des pieds de pales d'hélice qui en pivotant de quelques degrés orientent les pales, provoquant le changement de pas.
 Les six pistons sont bien visibles dans les chemises.
 Un bon décrassage est nécessaire pour que l'on puisse reconnaître:
1: les conduits d'admissions. 
2: quelques injecteurs.
Quelques goujons de paliers de l'arbre à cames font le gros dos.
 Le dégrippant est à utiliser "sans modération" pour le démontage de ces culbuteurs.
 Comme pour le premier "JUMO" un chariot de transport en mécano-soudure a du être fabriqué
C'est toujours grâce au système informatique actuel, la "P.A.O"
c'est à dire le travail d'un
"Petit - Artisan - Obstiné"
qu'a été conçu et réalisé ce chariot
 Oh combien de: 
- lames de scies furent utilisées
- baguettes de soudures étalées
- voyages au dépôt pour un bon ajustage
Peu importe, lorsque l'on doit transporter un poids d'environ
850 kg, il faut être sérieux dans le travail. Mon passé de mécanicien sur "JODEL" a ancré en moi cette notion de "responsable".
 Sur ce fichier l'ossature métallique parait un peu confuse, mais les points de fixation doivent être bien rigides pour supporter les contraintes de poids !
En partie avant:
un timon de transpalette et des roues pivotantes à 360° facilitent les manœuvres directionnelles.
 En partie arrière:
Des roues de timon de transpalette (récup) sont installées.
Étant conçues pour supporter des charges de 2 tonnes pour
les 850 kg estimés du moteur, je n'ai pas d'inquiétude 
pour leur résistance.
Voici enfin le "JUMO" en position couché, ce qui permet d'admirer le vilebrequin complet avec son pignon. 
La position du moteur sur son chariot me donne satisfaction car il
met en valeur les différentes parties du moteur. 
 Gros plan sur :
1: les contre-poids de bielles
2: les têtes de bielles
3: le pignon qui est en prise directe avec le vilebrequin.
 Par la découpe pratiquée dans le carter, on peut apercevoir
le pignon réducteur en prise directe avec l'arbre de l'hélice.
 Cette photo montre:
1: l'arbre à came.
2: les culbuteurs.
3: les chemises.
Admirez le travail effectué depuis la photo n°3 !
L'ensemble des pièces de la "culbuterie" sont ici bien
reconnaissables ainsi que les six chemises. 
 Allons faire un petit tour du coté de la culasse démontée:
Vue de dessus d'une partie de la culasse du "JUMO".
 Toujours vue de dessus on aperçoit: 
deux soupapes d'admission.
une soupape d'échappement par cylindre.
Sur les culbuteurs on voit la rotule qui commande la 
queue de soupape.
Quant à la vue de dessous de la culasse, on distingue:
Les deux soupapes d'admission
la soupape d'échappement.
Gros plan sur le conduit d'admission des soupapes.
 Gros plan sur la sortie des pipes d'échappement. 
le manque de métal est la conséquence d'un démontage très pénible !
Sur un support de construction déjà connue, le résultat est
"bon pour les expos" 
 
Roland Benard à gauche, Michel Dutheil à droite.
Roland: "Nous sommes heureux du résultat obtenu ! Nous souhaitons 
longue vie de "paix" à notre JUMO qui fut "guerrier".