Nous
nous sommes rendu, ce samedi 29 Octobre 2005, à Ypreville-Biville
(Seine Maritime) pour exhumer les restes d'un Ju88. Le rendez-vous est
donné à 7h30, pour une partie de l'équipe, à notre local. Nous
pouvons déjà admirer un des deux moteurs Jumo 211 du Junkers, ramené
Jeudi par nos heureux retraités qui sont allés repérer le terrain. Ce
premier moteur avait été déterré il y a quelques années par le
propriétaire de la ferme. IL est presque complet mais c'est
malheureusement oxydé durant ces années passés à l'air libre.
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Le
premier des deux moteurs Jumo qui avait été déterré il y a
quelques années. |
Le
lieu de la fouille et les premiers coups de godet sous un temps
bien hivernal... |
Arrivés
sur place, nous retrouvons avec plaisir les autres membres de notre
association, accompagnés par une délégation du Groupe Normand de
Recherche venue prêter main forte à notre équipe. Le brouillard c'est
lui aussi invité mais il ne pleut pas, c'est le principal. Le premier
coup de pelle est donné à 9h30 et déjà, les premiers restes refont
surface. Nous trouverons une multitude de petits morceaux d'aluminium, de
la ferraille rouillée, un support moteur, une biellette en très
bel état et des morceaux de plexiglas, provenant probablement de la verrière du Junker. Puis
le godet de la pelleteuse accroche sur une grosse pièce. Notre
talentueux pelliste va creuser tout autour de ce gros morceau.
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Les
premiers morceaux sortent de terre. |
Il
y a une grosse pièce la dessous ! |
Nous
allons dégager au plus prés de la grosse masse qui est maintenant
identifiée comme le deuxième moteur de notre Ju88. Plusieurs sangles
vont ceinturer le moteur qui, après quelques tentatives, va définitivement
quitter sa prison de terre et revoir le jour après soixante et une
années d'oubli.
Déposé
sur une palette qui souffrira pas mal vu le poids du Junkers Jumo, nous
pouvons détailler la bête. Le moyeu d'hélice est encore présent mais
les pales, en bois, ont été sectionnées net. Les restes des pipes
d'échappement sont écrasées contre la rangée de cylindres.
La
peinture sur le moyeu est en excellent état et nos spécialistes Roland
et Michel estime que ce moteur est un meilleur état que le premier, déterré
quelques années avant. En grattant sommairement l'une des deux
culasses, nous pouvons apercevoir l'arbre à came, les poussoirs et les
soupapes (3 par cylindre, 2 admissions et 1 échappement).
Le
détecteur est a nouveau passé dans le trou, mais nous ne sortirons pas
d'autres pièces importantes (mais beaucoup de morceaux de bois, restes
des pales d'hélice) et il est décidé de refermer le trou. "La
boucle est bouclée" m'a dit un témoin du crash, présent sur les
lieux de la fouille. Toutes les pièces sont récoltées et mises dans
nos caisses pour rapatriement vers notre local. Au moins un des deux
moteur sera nettoyé en profondeur, mais vu sa masse, il sera difficile
de le présenter durant une de nos expos.
Jean
Michel Renaux.
Quelques
données historiques:
Cet appareil a été abattu le 26 juillet 1944, à 1h15 du matin. Ce Ju88,
piloté par le Lt Wolfgang Zimmermann, revenait de sa mission de mouillage de
mines à l'entrée de la Seine, a été touché par la DCA (ou peut-être par
erreur par la Flak) puis abattu par la chasse de nuit. Les 4 membres d'équipage
ont pu évacuer l'appareil avant sa destruction. Le lendemain, le Lt Zimmermann
revenait sur les lieux du crash de son avion. Il avait visiblement été blessé
lors de la mission, les témoins rapportent l'avoir vu avec un bras en écharpe.
L'avion:
Constructeur:
Junkers Flugzeug und Motorenwerke, AG.
Type:
Ju88 A4
Werknummer:
140521
Unité:
II./KG54
Marquages:
B3+GK
Equipage
du Lt Wolfgang Zimmermann.
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